Novembre 2000
Le siècle s’est ouvert, certes, avec la "Traumdeutung" : c’est indubitable. Mais il s’est ouvert, aussi, avec trois colloques à Paris : un de philosophie, un de mathématique (sous la présidence de H. Poincaré), un de physique. Deux événements dont je ne sais lequel a le plus marqué le siècle. La relativité restreinte et générale ou l’interprétation des rêves. Si l’on en croit Freud le rêve est la voie royale de l’inconscient, et si l’on en croit un inspirateur de J. M. Lacan : “il n’y a pas de voie royale en mathématique”.
Au temps ou Lacan s’inspire de la relativité pour assurer son passage au psychanalyste dans un texte inaugural : "Au delà du principe de réalité", et assurer, aussi, une scientificité à cette psychanalyse, dans ce temps là C.G. Jung commence sa correspondance avec W. Pauli un des acteurs de ce bouleversement dans la science.
Crise des fondements sans aucun doute.
Ceux qui entendent des voix que “les autres” n’entendent pas questionnent les psychanalystes (enfin ceux qui se laissent entamer par cette question dans leur pratique) au lieu même qui fonde leur art.
Le même inspirateur de Lacan indiquait en 1925 dans "la déduction relativiste" qu’il y avait ou bien quatre dimensions ou bien 3 + 1 dimensions. Dans le premier cas le temps était englouti par l’espace, dans le second le temps conserve son autonomie irréversible. En 1950 C.G. Jung glose sur le 3 + 1 de l’église catholique et en 1964 J.M. Lacan fonde son “école” sur le 3 + 1 des cartels. VOIR 3+1
Tout cela pour dire que l’enseignement de Lacan a peut-être été plus influencé par l’exposition universelle de Paris (1900) que par la Traumdeutung de Freud (1900), cette date est aussi celle de la naissance de Lacan.
La correspondance entre C.G. Jung et W. Pauli nous engage dans le rapport entre la science et le rêve, mais le rêve épuré de sa Deutung freudienne, comme d’ailleurs Freud lui-même en laissait la possibilité.
La structure est explicitement mise en place par Jung dès 1916, spatiale effaçant le temps, mais effaçant tout aussi bien les prénoms de femme pour les remplacer par un concept junguien, l’anima. Que les femmes règlent la temporalité dans son irréversibilité ne serait pas pour nous étonner, l’impuissance est corrélative d’une éjaculation le plus souvent précoce ; par rapport à quelle horloge sinon celle de la jouissance dite “féminine”.