Jeudi 15 Juin 2000

SaintPaul

Ha nnah

pas existé

 

La séance courte, écou(r)tée du dernier jeudi a comme vertu d’avoir fait apparaître une mienne résistance a aborder le “passage” de Paul à Chaoul, à Samuel. Avec l’aide de B. Dubourg le soi-disant chemin de Damas s’est révélé être le sanctuaire : lieu, non-géographique, de la rencontre singulière avec ce qui la dépasse et lui pré-existe. De ce lieu miroir, la voix parle : en hébreu.

Je vous laisserai le soin de lire B. Dubourg pour, sur ce chemin, faire la retro-version de Paul à Samuel1, n’intervenant que pour indiquer que là aussi la voix parle depuis le miroir.

Impossible de dire et de contre-dire “en même temps” ce qui se soutient de la pratique de la psychanalyse. Ceci est d’importance pour autant que A. Kojève, pour un temps le maître de J. M. Lacan ne dit pas autre chose pour ce qui est la philosophie : le dire et le contre-dire ne viennent pas, “en même temps”.

Le Spéculaire ne permet pas de dire et de contre-dire, “en même temps”, malgré ce qui le spécifie: la répétition en temps réel.

Rien n’empêche, par contre, de dire et de contre-penser, “en même temps”, ou bien pire de dire et de faire “en même temps” le contraire de ce qui se dit.

La voix hallucinée, quand elle parle, coupe la parole de l’autre qui “en même temps” voudrait la contre-dire, autrement dit quand Dieu parle, la créature ne peut que se taire.

Cette impossibilité est une ouverture de la structure à son engagement dans l’historicité.

Il est possible de dire que, peut-être, l’écriture n’implique pas cette même impossibilité et qu’on puisse, “en même temps”, écrire et contre-écrire. En particulier l’écriture topologique. Nous soutiendrons l’hypothèse (l’assomption au sens Kantien du terme) que c’est à cet incontournable “en même temps” que J.M. Lacan répond quand il introduit la topologie. Il a, au moins un, devancier en l’affaire. C.G. Jung et ses travaux sur la synchronicité.

Cette dernière séance, avant l’interruption des grandes vacances, se voudrait mettre un terme à cette longue exploration de la question du miroir, en théologie, et donc, bien sûr en philosophie, mais aussi en poétique et littérature.

Au retour des grandes vacances c’est le thème du miroir qui nous retiendra, encore, pour aborder la question : la psychanalyse est-elle une science ? Question symétrique, avec celle de la renaissance : la théologie est-elle une science ? L’histoire de la crise de ce rapport au XVIIe est lacunaire en France comparée aux travaux des historiens étrangers européens et américains (il n’y a pas que les psychanalystes qui fuirent le nazisme, les physiciens aussi bien). On pourrait faire l’hypothèse que c’est dans cette relative lacune que J. M. Lacan inscrit son discours psychanalytique. Celui de l’inversion d’un monde : on ne passe plus de vie à trépas, on ne tré-passe plus mais l’on passe tout simplement. Enfin si l’institution ne s’y oppose pas au-delà de l’insu-portable.

Au coeur de cette question, comme passerelle, on s’essayera, donc, sur la psychanalyse de W. Pauli (prix Nobel de physique) avec C.G. Jung, ou l’on retrouvera la voix et le miroir : là où je ne les attendais plus.
Du pain sur La Planche et Pontalis.

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1°.La dénégation (Die Verneinung) ne dit pas “en même temps” deux choses. Le “ce n’est pas” entraîné la supposition et non pas le contre-dire. La supposition chère à J.M. Lacan mais que A. Kojève développe ad libitum.

2°. Distinguer la dénégation de la négation. Nichtung. Cette année, je ne me suis pas autorisé à ouvrir la question du négationnisme :

Comment devient-on négationniste ?

Comment ne devient-on pas négationniste ?

Comment devient-on non négationniste ?

Comment ne devient-on pas non-négationniste ?

3° Il aurait été judicieux de sortir de ce silence dans ce siècle nihiliste... Voir “la pensée cynique” de P. Sloterdijk.

4°. Voir le dossier S. Thion et le CNRS dans libération du 2 juin 2000.

Voir aussi le site Web :http://www.amnestia.net en particulier la liaison négationnisme et pédophilie.